Flou

J'adore la mode, je dévore des dizaines de magazines de mode chaque mois, je commence même à me "nourrir" de revues étrangères, pour comprendre les styles, les tendances. Parfois la langue est totalement inaccessible, en polonais, en yougoslave, en danois et encore plus avec les versons asiatiques, chinoises ou japonaises. J'apprécie les versions de Singapour, avec des recettes de cuisine qui font baver par leur beauté, leur fumet qui sort de l'image, leurs bouillons sont un délice pour les yeux, je peux imaginer mes baguettes qui dévorent les petits légumes croquant, entre acide et sucré-salé, puis un tour de main qui magiquement enroule les nouilles fraîches, doucement gluantes vers ma bouche.

Mais comme je suis bilingue, limite trilingue, voire quadrilingue si je compte l'argot, je ne peux décrypter les autres langues écrites. Alors les neurones de l'esthète qui se cache en moi, se révèlent et glisse sur le papier glacé vers les couleurs et les formes, vers les bouillonnements de pixels, vers le foisonnement de détail d'une pose, vers des photos.

Je scanne de haut en bas, de bas en haut les détails qui feront un plaisir plus intense, un travail de photographe totalement réussi, une oeuvre au milieu des autres, mais je n'explique pas encore pourquoi en un dixième de seconde, je peux craquer sur un cliché. Je suis sûr que des dizaines de neurones, voire des centaines de milliers s'échauffent dans le plus complexe chef d'oeuvre de la création, mon cerveau. Mais avec modestie, je reconnais que c'est ainsi dans tous les vôtres, lol ! Mais je ne connais que le mien ! lol bis !

Alors, le déclic claque sur le déclic d'un photographe. Un choc parfois ! oui c'est aussi fort que cela pour comprendre la force d'un coup de coeur, sur des centaines de photos vues par semaine. Je suis un ogre, non ! juste un un amoureux en quête éternel du beau, comme une nourriture digeste, une ultime envie d'un encas savoureux. Je fond devant une photo, je recule et j'avance comme un amateur d'art. Je laisse, alors d'autres neurones, libérer des hormones de douceur, un nuage de bonheur m'enveloppe de l'intérieur.

Et aujourd'hui, car c'est très rare, j'ai craqué sur une photo floue. Quelle aberration ! 

Mais le modèle et la couleur donne un mouvement irréel et charmeur à cette paire de jambes. Je suis là avec vous, à attendre son départ, ses prochains pas, pour nous quitter physiquement, mais elle restera encore quelques secondes dans votre mémoire visuelle, et de nombreuses autres secondes dans vos souvenirs.

et pour votre plaisir, faites le parallèle

avec son négatif !

Bon week-end

Nylonement